Célèbre pour sa faune et sa flore luxuriante, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, le delta du Danube est aujourd’hui une réserve naturelle d’une richesse exceptionnelle sur laquelle planent pourtant de nombreuses menaces. Mihai et Petre, deux enfants du pays qui ont chacun mis en place leur propre projet d’écotourisme voici quelques années, nous racontent « leur delta » et comment ces projets offrent des pistes alternatives pour son développement.

DYNAMIQUE :
Grâce à l’écotourisme, le delta sort la tête de l’eau

LUMIERE SUR :
Mihaï Baciu et Petre Vassiliv, deux « éco-guides » .

On ne se rend dans le delta que par bateau, la vie dans les villages y est clame et les soirées sont douces et silencieuses au bord de l’eau. Cette immense zone humide, isolée du reste de la Roumanie, renferme une richesse écologique classée au patrimoine mondiale de l’Unesco. Ainsi, le delta semble préservé…

DYNAMIQUE : Grâce à l’écotourisme, le delta sort la tête de l’eau

On ne se rend dans le delta que par bateau, la vie dans les villages y est clame et les soirées sont douces et silencieuses au bord de l’eau. Cette immense zone humide, isolée du reste de la Roumanie, renferme une richesse écologique classée au patrimoine mondiale de l’Unesco. Ainsi, le delta semble préservé.
Pourtant Mihaï, guide d’écotourisme, nous met en garde contre les risques autour du delta. Pêche ou chasse abusive, projet de construction d’un canal pour relier le centre de l’Europe à la mer Noire, pollution des eaux du Danube, problèmes d’assainissement et de gestion des déchets : beaucoup de sujets l’inquiètent.

La communauté scientifique et l’Union européenne ont pleinement conscience de ces enjeux. La Réserve de la Biosphère, créée en 1991, permet de protéger cette zone, mais seuls 30 gardes la surveillent aujourd’hui, là où ils étaient 200 il y a quelques années. Les habitants du delta participent ils aussi à préserver leur territoire ?

C’est ce qui anime Mihaï et Petre qui mettent en place chacun leur projet d’écotourisme. Ornithologues et fin connaisseurs de ce labyrinthe aquatique, ils organisent le logement des touristes chez les familles des villages. Les habitants vivent essentiellement de la pêche, et d’un peu d’agriculture. Cette forme de tourisme leur permet d’accueillir les visiteurs, amateurs d’ornithologie ou simples touristes, et de mettre en valeur les produits de leur pêche et de leur jardin. Ces familles investissent dans leur maison pour aménager des pensions et voient leur niveau de vie s’améliorer. Durant la journée, Mihaï et Petre emmènent les touristes dans des embarcations à faible vitesse à la découverte des oiseaux protégés de la réserve du delta, les sensibilisant ainsi à la richesse et à la fragilité du milieu.

On peut certes regretter le peu d’initiatives de ce genre dans le delta, ainsi que le manque d’organisation entre les pensions et la concurrence que se livrent les transporteurs qui freinent le développement de cette activité. Pour autant, et malgré les risques pour l’environnement dont ils nous ont parlé, Mihaï et Petre restent sereins : l’isolement de la zone et la crise mondiale découragent les projets immobiliers et hôteliers dans le delta. Ils ont donc bon espoir de voir perdurer et se développer un tourisme familial basé sur le contact humain, le respect et la découverte de l’environnement. Pour preuve, leur carnet de réservation est plein pour toute l’année!